Gare routière de Nice-Saint-Augustin

Le Pôle d’échange multimodal de Nice Saint Augustin s’insère dans un territoire en pleine mutation. Placé sur un site attractif, à la croisée des réseaux de transports et plein développement urbain, il voit sa fréquentation croître. La gare ferroviaire actuelle construite en interface avec la nouvelle ligne de tramway et la création d’une gare routière reflètent la volonté de doter le quartier, et plus largement le sud de la Plaine du Var, d’un équipement de transports efficace qui doit permettre d’accueillir plus de dix millions de voyageurs. Situé au cœur de la ZAC Grand Arénas, le pôle d’échange multimodal sera le premier en Europe à proposer toutes les connexions : bus, cars interurbains, vélos, piétons, véhicules, tramway, TER, TGV et bientôt RER métropolitains.  

La particularité du projet réside dans une gestion d’espaces complexe qui s’organise sur plusieurs niveaux. Les équipes ont été confrontées à plusieurs défis environnementaux tout au long du chantier mais elles ont réussi à économiser 1500 tonnes de CO2 sur le chantier en activant deux leviers :  

– L’évacuation par le rail des 50.000m3 de déblais ainsi qu’une partie des terres polluées – le chantier se trouvant sur un ancien site industriel  

– L’utilisation de 11.500 m3 de béton bas carbone comprenant une part significative de laitier de haut-fourneau, fourni par Ecocem depuis la centrale de Fos-sur-Mer et bénéficiant d’une teinte très claire, plus performante et plus résistante contre les agressions salines  

La conception signe un équilibrage parfait des proportions, des formes et des matières. Elle permet à la structure de l’ouvrage d’être lue dans son entièreté avec répartition des poteaux et des poutres qui décrit le choix de la répartition des charges. La rigueur du dessin structurel sert la logique constructive de l’ouvrage et la pertinence de déploiement dans l’espace. Elle décrit le lieu du voyage, un espace temporisé, jalonné, rythmé et équilibré. L’ouvrage s’élève sur un radier de 5.800m2, et comprend une dalle qui servira à terme de parvis piéton, soutenue par 55 poteaux de sept mètres de hauteurs. Afin de faire entrer la lumière, de larges ouvertures zénithales ont été percées. Le volume de la gare routière est baigné de lumière naturelle par de grandes trémies rectangulaires et circulaires.  Les poteaux sont à géométries variables, réalisés avec huit coffrages métalliques différents, spécifiques, sur-mesure, pour qu’ils soient coulés sur place et sans trous apparents de banche, conformément aux prescriptions de l’architecte.  

En parallèle de l’axe structurel central baigné de lumière naturelle, le cheminement horizontal est dégagé sur toute sa longueur, offrant ainsi au piéton une visibilité optimale de l’espace et une excellente orientation vers les arrêts de bus, zones d’attente ou accès au parvis supérieur. Le béton clair sera le principal matériau de construction, traité avec qualité et laissé apparent Cette écriture se veut un manifeste de l’évidence, permettant une lecture et une compréhension de l’espace facile, mais aussi tactile. L’appropriation de l’ouvrage par les voyageurs sera confirmée par le jeu de la lumière naturelle et artificielle pour en faire ressortir les caractéristiques cachées. C’est ainsi que les différentes trémies apportent ici et là des traits de lumière qui donneront à la gare une perception douce en clair-obscur. La mise en œuvre de traitements qualitatifs, s’accompagne d’un traitement acoustique à forte capacité d’absorption qui évitera tous les effets de résonance dans la gare. Ce traitement acoustique sera couvert par le faux plafond en bois en lames verticales de façon à associer efficacité acoustique à un aspect chaleureux.  

Mission AREP : Assistance à maîtrise d’œuvre
Architecte : SNCF Gares & Connexions