Halle à vélos solaire, Gare du Nord
La halle à vélos de la gare du Nord à Paris, entre solaire, minimalisme et réemploi.
La halle à vélos solaire est une expérimentation de nouveaux toits communs. Elle matérialise des usages fédérateurs, suscitant l’adhésion à des modes de vie frugaux et sobres, avec l’essor du vélo, intermodalité essentielle aux gares métropolitaines. Ombrière à grande échelle, à l’heure d’une France à +4°C et d’un Paris à 50°C, elle est aussi, comme d’autres présentées dans ce livre, un commun du bien-être climatique, un sombrero métropolitain.
Représentative des enjeux de notre époque sur la façon d’aborder la question constructive, elle concrétise de nouvelles approches soucieuses de légèreté écologique – réduction de l’impact en ressources, choix en conscience des matériaux, volontarisme du réemploi, recherche de simplicité constructive – en intégrant les énergies renouvelables comme matières à construire. Dans le sillon du Plan Climat de Paris et en anticipation de son plan local d’urbanisme bioclimatique, elle apporte ainsi un élément de réponse au devenir des halles et plus globalement de la canopée urbaine, face au double défi de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique.
Conçue comme un toit léger de 1700 m², la halle à vélos de la gare du Nord a été imaginée comme une conversation dans le temps. Sa géométrie suit un fil historique, elle reprend la note d’accord du lieu, la décamétrique de la trame de la Gare du Nord réalisée par l’architecte Jacques-Ignace Hittorff entre 1860 et 1865, et dialogue avec la verrière de la halle Transilien
datant de 2001, en protégeant son épure.
Cette gare à vélos est une géométrie simple : des poutres de bois posées sur une crinoline d’acier galvanisé. Elles se croisent, de façon alternée, en papillon, pour recevoir des lanterneaux au faîtage. La couverture, qui protège des intempéries, est faite de vitrages photovoltaïques. Cette halle produit ainsi des électrons contribuant au dessein renouvelable du monde ferroviaire et des mobilités décarbonées. Le volume est ventilé naturellement ; l’espace est éclairé par le moucharabié des cellules solaires et par les lanterneaux, composés d’une quarantaine de vitrages en réemploi issus de la chenille du Centre Pompidou.
Cette construction abrite aujourd’hui près de 1200 bicyclettes et leurs utilisateurs. La halle favorise ainsi l’usage métropolitain du vélo et démultiplie l’interaction de la petite reine avec les autres modes de déplacement frugaux.
Mission AREP : Assistance à maîtrise d’œuvre
Architecte : SNCF Gares & Connexions
Consommations tous usages 10 MWhEF/an
Production annuelle d’électricité solaire 175 MWh/an
Capacité photovoltaïque 170 kWc
Surface totale photovoltaïque 1 100 m2
Masse totale de matériaux 210 tonnes
Masse issue du réemploi 2,5 tonnes
Masse biosourcée 54 tonnes
Ic Construction global
Tous composants et chantier, total projet sur 50 ans 740 tCO₂eq
Ic énergie global
Tous usages, total projet, sur la durée de vie de l’ouvrage
4,5 tCO₂eq
Albédo 38 %
Degrés heure d'inconfort 279 °C.h/an